Dernière mise à jour : 30 avr. 2020
Ce n’est plus un secret : l’huile de palme est devenue un véritable fléau pour l’environnement et la faune. Pour satisfaire la demande, des milliers d’hectares sont brûlés chaque année afin de remplacer la forêt par des cultures de palmiers à huile. Le produit est ainsi devenu l’une des principales causes de déforestation en Asie du sud-est qui abrite aujourd’hui 85% de la production mondiale.
L’Indonésie et la Malaisie sont les deux pays qui dominent le marché. Le problème est que ces derniers abritent des écosystèmes ainsi que des espèces uniques au monde. Parmi les victimes, les orangs-outans désormais considérés en danger critique d’extinction : un rapport a récemment estimé qu’en 16 ans, quelque 100.000 orangs-outans auraient disparu rien qu’à Bornéo du fait des activités humaines, la déforestation mais aussi la chasse.

Les orangs-outans pourraient toutefois bientôt ne plus être les seuls primates à être poussés vers l’extinction par l’huile de palme. De l’alimentation aux cosmétiques en passant par les produits ménagers et les bio-carburants, cet ingrédient est devenu omniprésent dans notre quotidien. Et la demande est loin de diminuer, bien au contraire. D’après les estimations, il faudrait trouver plus de 50 millions d’hectares supplémentaires pour satisfaire la demande mondiale d’ici à 2050.
Après avoir épuisé une grande partie du territoire asiatique, c’est désormais vers l’Afrique que les regards se tournent. Plusieurs pays produisent déjà de l’huile de palme depuis plusieurs années mais la hausse de la demande va inciter à étendre les cultures à travers le continent. Une initiative qui pourrait menacer les primates africains, a récemment alerté une nouvelle étude scientifique.

Le problème est que les zones présentant les conditions adéquates à la culture d’huile de palme correspondent bien souvent à l’habitat naturel de différentes espèces de primates. D’après les calculs, seuls 130.000 hectares permettrait de cultiver de l’huile de palme tout en dérangeant a minima les primates, soit à peine 0,005% de la surface terrestre du continent africain.
Autrement dit, si la culture de l’huile de palme s’étend en Afrique, il y a de fortes chances pour qu’elle mette en danger de nombreuses espèces de primates, parmi lesquelles certaines se trouvent déjà sur la liste rouge comme les lémuriens. Face à cette menace, les scientifiques en appellent aux changements des habitudes individuelles : en clair, réduire sa consommation de l’huile de palme.

« On voit déjà un changement, beaucoup de gens commencent à réaliser que leur attitude peut avoir un effet sur des écosystèmes vulnérables » - Giovanni Strona.
SOURCES :
Rédacteur : Emeline Férard
Photos : Pixabay